FRAGILES ÉQUILIBRES

ensembles 1 &2

Blanc de Meudon pigmenté et base acrylique sur toile de jute

« Nous sommes, de par l’intersubjectivité, impliqués dans d’autres vies et d’autres corps. »

Les mirages de la certitude- Siri Hustvedt

J’ai initié ce travail alors que je réfléchissais à ce qui engage le corps, l’espace et la mémoire à travers la métaphore du labyrinthe comme figure ultime du pli, de la matière comme de l’âme, comme dans ce qui les lie. Un travail abstrait qui cherchait à lier l’affect aux manipulations de la forme (pliage et moulage) et de la couleur, tout en restant attentif aux recouvrements possibles de sens en m’aventurant sur ce seuil entre nous et la matière.

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Rapidement, la dimension psychique prit une importance dans le processus, surtout à l’étape du moulage de la toile, ouvrant la porte à la notion d’équilibre entre nos différents états intérieurs et invitant le concept d’intersubjectivité inspiré ici par Hustvedt. Qui analyse la place de la pensée dans la matière « corps » et sa complexité en opposition au dualisme corps-esprit caractéristique de la culture occidentale, ouvrant la notion d’unicité du sujet pour y impliquer l’autre(s).

Les tableaux pliés sont alors devenus des sujets. Des sujets en attente, laissant entrevoir des brèches, des affinités, ou encore des tensions.

Par la juxtaposition de formes verticales qui les composent, la figure de la digue s’est imposée comme le reflet de cette intériorité que l’on dissimule derrière un tissage serré, fabriqué des conventions sociales. Un masque derrière lequel sont endigués nos désirs.